Prix scientifique 2025 des éditions l’Harmattan pour Alexandre Ribeaux, Doctorant à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques

Alexandre est  doctorant contractuel en histoire du droit et des institutions. Actuellement en deuxième année de thèse, il travaille sur les seigneuries de la Compagnie des Indes occidentales et de la Compagnie de Saint-Domingue. Ses recherches consistent à étudier comment et pourquoi le droit métropolitain a été transporté, imposé, déformé et transformé dans le contexte colonial français de la seconde moitié du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle.

Auparavant, il a effectué un master d’histoire du droit à l’Université de Limoges (Master d’Anthropologie juridique et conflictualité). C’est dans le cadre de son M2 qu’il réalisé un mémoire de recherche intitulé : La réserve des cinquante pas géométriques : l’impossible domination d’un domaine impossible (1624-1986) sous la direction scientifique de Madame Monica Cardillo (Professeure d’histoire du droit à l’Université de Nantes).

Les cinquante pas géométriques sont une réserve domaniale constituée par une bande de terre qui longe le rivage de la mer dans certains territoires d’outre-mer. Cette réserve domaniale appartient au domaine public de l’État. Vestige de la période coloniale, il est question depuis plusieurs décennies de la faire disparaitre. En effet, selon le député de la Martinique Serge Letchimy en 2019 : « cette réserve foncière de l’époque coloniale le long du littoral s’est transformée, au fil du temps, en refuge pour les plus pauvres mais aussi en zones de privatisation plus ou moins abusive[s]. Entre pauvreté et richesse, les cinquante pas font l’objet d’innombrables conflits d’usage »[1].

L’objectif de son mémoire était de retracer l’histoire de cette réserve sur le temps long, de sa création au XVIIe siècle à la loi « littoral » du 3 janvier 1986. Son histoire est une histoire de l’impérialisme français, depuis le temps des seigneurs des îles, en passant par le contrôle monarchique, la Révolution, les guerres napoléoniennes, la Restauration et les diverses Républiques jusqu’à la période contemporaine. Une histoire des emprunts juridiques entre empires coloniaux européens, et de la circulation normative entre les différentes colonies françaises. Enfin, c’est aussi une histoire des notions de domaine public et de domaine privé de l’État, dont certains aspects trouvent leur origine dans le contexte colonial lui-même.

Avec le soutien de sa directrice de mémoire, Mme Cardillo (Professeure d’histoire du droit à l’Université de Nantes) qui est désormais sa co-directrice de thèse avec M. Péricard (Professeur d’histoire du droit à l’Université de Limoges), il a candidaté pour ce travail au Prix scientifique 2025 des éditions l’Harmattan.

Grâce à ce prix, son mémoire, qui a été soutenu en 2024, sera édité par les éditions l’Harmattan après une phase de finalisation avec le directeur de collection et d’éventuelles mises à jour.

[1] S. LETCHIMY, dans « Compte rendu des débats de l’Assemblée nationale, XVe législature, première séance du 4 juin 2019 », Journal officiel de la République française, 5 juin 2019, p. 5276.