Témoignages d’anciens : Camille CARBONI
Quel est votre parcours universitaire ?
Je suis arrivée un peu par hasard à la fac de droit. J’ai commencé par une première année d’économie avant de me réorienter très rapidement en droit car je n’étais pas vraiment faite pour l’économie et finalement je me suis rapidement plu en fac de droit ! J’ai suivi comme tout le monde une licence générale puis c’est en troisième année que je me suis plutôt orientée vers le droit du travail et le droit de l’entreprise, ce qui explique que j’ai assez naturellement choisi le Master 1 droit de l’entreprise en difficulté, avant de choisir finalement le Master 2 droit privé général et européen, plus généraliste.
Pourquoi ce choix de cursus ?
Si mon choix de Master 1 a été la suite logique de mes options choisies en troisième année, dans le but de suivre une orientation axée sur le droit des affaires, mon choix de Master 2 a, quant à lui, résulté d’un déclic à la suite d’un stage en juridiction. En effet, au cours de mon année de Master 1 j’ai eu la chance de pouvoir effectuer un stage au parquet du Tribunal Judiciaire de Limoges. Ce stage m’a permis de découvrir le milieu judiciaire que je ne connaissais pas du tout et a également suscité chez moi de nouvelles vocations. Ainsi, j’ai postulé au Master 2 DPGE afin de me préparer au mieux aux concours du Ministère de la Justice.
Quels retours avez-vous sur le master ? Son contenu ? La relation avec les enseignants ?
C’est assez difficile de résumer mon année de M2, ce fut une année extrêmement enrichissante ! Nous étions une petite promotion ce qui nous a permis d’avoir une réelle proximité entre nous et avec l’ensemble des enseignants. On a eu la chance d’expérimenter la nouvelle plaquette du Master et ainsi d’échanger sur son contenu très diversifié ! En réalité il s’agissait moins de cours que de séminaires faisant la part belle aux échanges avec les enseignants qui ont adapté le contenu à nos demandes, nos besoins et nos centres d’intérêts. On a ainsi pu bénéficier d’interventions permettant de mettre à jour nos connaissances pour les matières en droit interne rencontrées tout au long de la licence (droit pénal, droit des contrats, droit processuel…), d’approfondir nos connaissances en droit européen (UE et CEDH) mais également de nous ouvrir à d’autres matières avec l’intervention d’éminents professeurs d’autres universités. En parallèle de nos cours, nous avons nourri de nombreux projets tant individuels que collectifs, mais le plus important a été la participation au Concours Cassin. Si la préparation du concours nous a pris beaucoup de temps, que ce soit pour la préparation du mémoire, pour les plaidoiries et enfin pour la semaine à Strasbourg, cela nous a aussi permis de mettre en place de nombreux échanges entre les enseignants et les étudiants, tout le monde ayant contribué à cette superbe aventure !
Quelles sont les compétences / savoir-faire acquis dans le cadre du master ?
Le M2 DPGE m’a réellement aidé dans la préparation aux concours. En effet, les différents travaux réalisés m’ont permis d’acquérir une méthodologie solide dans la réflexion juridique en étendant mon champ de réflexion à un spectre bien plus large que la seule matière juridique. Les enseignements du master m’ont apporté une aide très précieuse pour les épreuves juridiques écrites des concours (rédaction de cas pratique ; dissertations …) mais également pour les épreuves orales, que ce soit par les nombreux échanges, débats, plaidoiries, oraux…
Avez-vous effectué un stage ? Si oui, où ?
Je n’ai pas effectué de stage au cours de mon année de M2 car je bénéficiais, en parallèle de mes études, d’un contrat d’assistante de justice à la Cour d’appel de Limoges. J’ai donc préféré réaliser un mémoire de recherche.
Comment s’est passée votre insertion professionnelle ?
Comme indiqué précédemment, j’ai eu la chance d’obtenir un stage en M1. Ce stage au parquet a éveillé en moi un réel attrait pour les professions du milieu judiciaire. C’est donc tout naturellement que j’ai candidaté pour devenir assistante de justice. Cette première expérience au sein d’un tribunal m’a permis de découvrir la diversité des métiers du monde judiciaire qui s’offraient à nous après un master 2 et ainsi de préparer les concours dans les meilleures conditions !
Quel est votre parcours professionnel ?
Après mon M2 j’ai préparé divers concours en tant qu’assistante de justice. Ce contrat m’a permis de m’y préparer tout en exerçant des tâches juridictionnelles en compagnie des greffiers et des magistrats. C’est à la fin de ce contrat de deux ans que j’ai été reçue au concours de directeur des services de greffe judiciaire.
Quel est votre métier actuel ? En quoi consiste-t-il au quotidien ?
Aujourd’hui je suis directrice des services de greffe stagiaire. Mes fonctions consistent à gérer au quotidien l’ensemble du personnel du greffe et tous les problèmes pouvant venir perturber leur travail. Il incombe également au directeur de s’assurer que le fonctionnement de la juridiction n’est troublé par aucun élément et que tout se déroule normalement afin d’assurer le fonctionnement du service public. Les fonctions d’un directeur sont dès lors extrêmement variées. Cela inclut la gestion administrative des fonctionnaires, des locaux, du matériel … Il revient également au directeur de s’assurer de la mise en oeuvre des réformes adoptées dans les délais impartis et de répartir ou trouver des moyens humains, matériels et financiers pour les appliquer de la façon la plus efficiente possible, tout en prenant en compte l’impact de ces changements sur le travail du greffe.
Pourriez-vous nous décrire une journée type ?
Il est assez difficile d’établir une journée type pour une directrice car aucune journée ne se ressemble, il faut souvent gérer les urgences et les imprévus mais on va essayer ! Le matin, à l’arrivée, on fait le tour de nos services pour dire bonjour à l’ensemble du personnel, ce qui permet de s’assurer que tout le monde va bien, qu’il n’y a pas de difficultés urgentes à régler et, en cas d’absence, il faut organiser le remplacement des personnes pour le cas où il y aurait des audiences, auditions ou autre contrainte. Ensuite, il est régulier que des réunions de service soient prévues tant pour la mise en oeuvre d’une réforme, une réorganisation du service, un projet de service, etc. À cela s’ajoutent très souvent des demandes du Ministère pour obtenir des données chiffrées sur l’activité des tribunaux, des rapports pour obtenir du personnel, des moyens supplémentaires afin d’assurer le meilleur fonctionnement possible de la
juridiction. Une partie importante de la journée est consacrée à la gestion du personnel que ce soit pour des difficultés rencontrées par les personnes, des modifications de poste, gestion des absences, congés et du temps de travail, difficultés dans la réalisation de leur travail, réorganisation ou redéfinition des missions en cas de besoin. Dans tout le cas on se tient tant que possible à la disponibilité des agents. Et parmi toutes ces missions, il faut trouver un moment pour les missions juridictionnelles incombant au directeur. Si ces compétences sont très vastes, elles regroupent notamment les nationalités pour les mineurs, le contrôle des comptes de tutelles, des frais d’huissiers, avocats …. Dans tous les cas on n’a pas le temps de s’ennuyer !
Quels liens entre les compétences acquises pendant le master et votre travail actuel ?
Au cours de mon année de Master j’ai beaucoup appris sur l’organisation judiciaire et notamment sur les matières procédurales, ce qui m’a permis d’une part, d’avoir mon concours et, d’autre part, me sert dans mon quotidien au contact des greffiers. Outre les connaissances de fond, le Master m’a aussi beaucoup apporté pour la préparation des oraux, sur l’expression écrite, compétences qui me sont aujourd’hui indispensables dans mon travail.
Des conseils pour les futurs étudiants de master ?
Profitez d’être encore à l’Université pour découvrir pleins de choses, allez aux colloques, échangez avec vos enseignants, soyez curieux ! N’hésitez pas à faire des stages dans plusieurs milieux professionnels si vous en avez la possibilité afin de découvrir les métiers qui s’offrent à vous. Pour ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir obtenir un stage aisément, n’hésitez pas à solliciter par vous-même les professionnels, les institutions, vous pourriez être agréablement surpris ! Mais surtout amusez-vous et profitez des dernières années en tant qu’étudiants.